T72 | Écho Émues

Scribe :

scribe
sujet du verbe écrire
venant d'outre nuit
je ne sais pas qui je suis.

Les verbes anciens
de ma langue maternelle
se conjuguent aux évidences.
Déjouant les évidences
en langue maternelle
j'écris le rêve mathématicien.

La gardienne du voir
la protectrice des morphes
ne me laissent puiser mes mots
qu'aux funambules équilibres de logos.
Ainsi déjouant les réalités déjà faites
je fais science de la réalités se faisant en mon apparition
comme je fais science de mon apparition faisant réalité.

Je sais le verbe du ver marin.
Ondulé est actualescence d'un morphactual
avancer est l'acte du ver marin.
Scribe d'exactitude
j'inscris ce verbe à mon récit.

Je sais qu'unique est sujet des verbes.
« avancer » est un événement advenu.
Scribe d'exactitude
je ne fais pas du ver le sujet du verbe avancer.
Seule unique est sujet.

Je sais que l'actual auquel je retire d'être sujet
n'a rien d'une mécanique de substance
n'a rien d'une machine agissante explicable par chimies.
Le fait d'être substance n'est pas essentiel au morphactual.
Scribe d'exactitude
je ne réduis pas un ver au fonctionnement d'une substance.
Le ver n'est pas objet de son verbe.

Je sais que le ver marin est d'une lignée
qui à l'animer commença.
Scribe d'exactitude
j'inscris le ver marin à la descendance de l'animer.

Je sais que le ver marin est de ma lignée
je retrouve son verbe dans mon vécu
il est une vague qui me traverse.
Scribe d'exactitude
j'inscris le souffle qui m'unifie.

Aux argiles définitives
au conte des origines
à la science de l'humain
sous la dictée de Morphée
j’inscris l'histoire au souvenir de tous.

Scribe d'exactitude
régisseur de la théorie des cohérences
graveur d'existence
j'inscris le ver marin à la fantasia
j'inscris morphactual à la théorie des cohérences.

Venant d'outre nuit
je ne sais pas qui je suis
et pourtant scribe du conte de ma création
à ce moment de mon engendrement
malgré que déjà scribe l'écrivant
je ne suis rien d'autre que morphactual
tout entier confié à ce souffle traversant.

Désirante :

Venue d'outre nuit
ignorante de moi même
mon désir est rencontre désirée.
Débordante je m'avance.

Lorsqu'aux généalogies se lèvera
créature identique à celle qui l'engendre
lorsque désirante sera désiré
lorsque désiré sera désirante
lorsque se fera rencontre désirée sans mensonge, sans illusion
lorsque ni désiré ni désirante ne se distingueront plus
lorsque s'enlaceront les désirs et s'accorderont les enlacés
lorsque se forgera la rencontre
alors ma soif de connaître sera le connu.

Dans l'enlacement des désirs
viendra la question sans personne pour l'articuler.
Un silence qui dise : Est-ce toi ? Est-ce moi ?
Alors confondue à moi-même
je serais comblée et revenue d'absence.

L'animer est écrit à mon histoire.
De mon origine il est fait science.
mais l'animer
n'engendre pas l'autre aux mains ouvertes.
Je suis animer et rien de plus.
De ce conte, mains ouvertes
personne ne vient vers moi.

Je suis animée de désir
je ne peux plus attendre.
De vagues nouvelles
viennent d'insatiable questions
offrant d'autres rêves à la fantasia
désir des mots jamais dit
désir des morphes jamais vu
désir de rêves se révélant.
J'avance.

Désirante :

Venue d'outre nuit
ignorante de moi même
mon désir est rencontre désirée.
Débordante je m'avance.

Dans l'enlacement des désirs
viendra la question sans personne pour l'articuler
un silence qui dise : Est-ce toi ? Est-ce moi ?
Alors confondue à moi-même
je serais comblée et revenue d'absence.

La cohérence ondulante et le souffle
sont écrits à mon histoire.
De mon origine il est fait science.
Mais ni l'onduler ni le souffle
n'engendrent l'autre aux mains ouvertes.
Je suis ondulante et rien de plus.
De ce conte, mains ouvertes
personne ne vient vers moi.

Je suis ondulant de désir
je ne peux plus attendre.
De vagues nouvelles
viennent d'insatiables questions
offrant d'autres rêves à la fantasia
désir des mots jamais dit
désir des morphes jamais vus
désir des rêves se révélant.
J'avance.

Désirante :

Venue d'outre nuit
ignorante de moi même
mon désir est rencontre désirée.
Débordante je m'avance.

Dans l'enlacement des désirs
viendra la question sans personne pour l'articuler.
Un silence qui dise : Est-ce toi ? Est-ce moi ?
Alors confondue à moi-même
je serais comblée et revenue d'absence.

Les actes d'un Pikaia
sont écrits à mon histoire.
De mon origine il est fait science.
Mais aucun de ces actes
n'engendre l'autre aux mains ouvertes.
J'agis et rien de plus.
De ce conte, mains ouvertes
personne ne vient vers moi.

Se succèdent en flux des actes désirant
je ne peux plus attendre.
De vagues nouvelles
viennent d'insatiables questions
offrant d'autres rêves à la fantasia
désir des mots jamais dit
désir des morphes jamais vu
désir des rêves se révélant.
J'avance.

Tisserand d'existences :

Tisserand d'existences nouvelles
entrelaçant des brins d'existence
comme tressant les engendrements
j'offre texture aux mots de l'histoire.
Alignant des fils d'existence au tissé de cette histoire
de leurs croisements s'engendrent des descendances.

Toujours je suis à ma lignée tisserande
poursuivant le chemin vers moi même
toujours cherchant l'histoire
jusqu'à ce qu'elle devienne
moi même au tissé
moi même la tissant.
Et par petits grains de variation
d'incertain et de cohérence
à mes doigts tisserand d'existences
se tisse une évolution.

En ce temps là de l'histoire
des vers marins de toutes sortes
donnent à l'océan des viviales germinales.
A ces viviales il n'y a plus rien qui fasse actualescence
voici que comme dans la mort
même l'animer semble perdu.

Mais toujours la viviale germinale
devient première d'un recommencement.
Toujours de l'incertain naissent les même cohérences
Chaque recommencement parcourt à nouveau le chemin qui fut parcouru.
Toujours reviennent, les vers marins de toutes sortes.

Et chaque recommencement
à chaque fois est un peu différent.
Et de génération en génération mille variations
font variants à foison.
Et des descendances traversant les circonstances
font une évolution.

Là où le même semble succéder au même
le regard sur la lignée révèle le temps long des transformations.

Et cela se recommence
et se reproduit en succession de recommencement.
Et cela se défait et cela meurt.
Et si cela ne s'était pas fait et défait
si cela était resté sans génération
jamais cela n'aurait commencé cette lignée dont je suis enfant.

Il y fallu suffisamment de recommencements et de morts
pour que se constitue le fil d'une évolution.

En cet océan se continue
l'histoire de ma lignée.
J'enlace les fils de l'histoire
tissant la suite de la fantasia
que commença Charles Darwin.
Je suis d'une certaine lignée
où la descendance fut transformée
jusqu'à quitter l'apparence de ver
jusqu'à voir un chordé
nager dans l'océan.