Sensible et dépouillée :
Contemplation de ce réel
comme Fernando Pessoa regarde les champs et les rivières
Je laisse arriver ce qui m'arrive en cette circonstance.
Y être de haute présence
comme n'y étant pas.
Sujet du voir, je me sens.
Suivant le cap des rêves morphiques
je vis des gestes sans aucun mot pour les dire.
Je m'accompagne en silence du geste se faisant
prenant le temps de faire encore, ce qui déjà se fait.
Ainsi je vais en subjectivation morphique.
L'ondulant du vers marin est il dans mon vécu ?
Je ferme les yeux.
Sensible et dépouillée
comme à l'atelier
quittant les évidences
je vis, je me sens vivre, je sens.
Je vis des diffusions et des reflux
je vis l'onduler.
Rien d'autre.
Ni bord, ni lieu, ni temps.
Comme à l'atelier
je vis la vague qui me traverse
et rien d'autre.
L'onduler m'apparaissant est déjà là se faisant
Il se fait déjà en moi.
J'y vis un sentiment d'unité.
Comme à l'atelier
hypothétique danseur
je sens l'onduler
je me sens vivre l'onduler du ver
que les diffusions et le reflux font en moi.
Mon expérience vécue
est cet halluciné, ce rêve, ce verbe
qu'une Mathématicienne m'a révélé.
Une fulgurance.
Une fulgurance en permanence entrain de se recommencer
sans cesse s'actualisant
une cohérence de permanentes actualescences.
L'onduler est déjà là.
La cohérence nommée par son verbe
est déjà là se faisant.
Elle est ce que je retrouve
lorsque je descend les escaliers d'Eurydice.
A l'atelier
renonçant à l'évidence
j'ai vécu l'onduler
et mon senti de l'onduler
est apparu sans préconçu
est apparu d'un rêve morphique
est apparu d'hypothèse de danseur.
Il est une danse qui me prend.
L'onduler est scintillence
je nomme souffle sa fulgurance.


