T43 | Écho Émues

Éthologue :

Maintenant que tu le dis
maintenant je le vois comme tu me dis.
Je vois ce que tu veux dire.
Ce que je voyais au regard ancien est toujours là
mais j'y pose un regard nouveau
le rêve devient vision
la scintillence du morphanimal apparaît.

Bien sur je reconnais l'éponge
comme il se voit d'évidence
mais éthologue morphique
comme l'aveugle hallucinant une vision
je cherche le morphe
le milieu d'Uexkull et l'éponge tout autant.

Je cherche l'animer
je cherche le permanent renouvellement
des expansions et des rétractions en symétrie radiale
le morphanimal tout entier
un ombilic des limbes.

Je dessine la réalité.
Regarde mon dessin.

N'y voit aucune dimension, ni grand, ni petit
aucun ordonnancement euclidien
il n'y aucun Euclide pour l'établir
juste un dessin glané au touffu des apparitions
un morphe apparu à mon champ des possibles
une idée en l'air portée par Morphée.
Bien sur il y a la substance
mais je ne vois que le morphanimal
cet halluciné est la réalité apparue.

Je scrute l'animer de l'éponge
ses formes diverses et ses couleurs.

Je distingue en son pourtour et en interstice le halo de cohérence
d'eau, de boue, de sel, de particules , de viviales
un halo animer
de possibles cohérences
de possibles dispersions
participant de l'animation que je vois.

Je distingue la gluance
le précurseur d'animer
une outre poreuse
qui fait expansion et rétraction.

Au morphanimal
entre gluance, interstice et pourtour, indistinctement
il y a une permanence de renouvellement
chaque mouvement de la gluance
est un mouvement de l'eau qui la baigne.

D'un verbe, l'éthologue
nomme ce qu'il voit : Animer.

Au mouvement sans cesse renouvelé
à l'animation de l'éponge
éthologue morphique je vois
la gluance de l'éponge « filtrer l'eau de mer »
dans un pourtour cohérent.
Rien d'autre.

Si comme Aristote je voyais l'animal sans morphe
je verrais la structure, je chercherais ce qui l'anime
j'interpréterais la fonctionnalité de l'animé.
Filtrer l'eau de mer sert à manger, digérer, avaler, excréter, respirer
tout ce qui fait que l'animal dure et se reproduise

Regardant le morphe
tout cela est invention
et voir plus que de besoin.
L'animer du morphanimal est sans raison et sans cause
un morphanimal perdurant et se reproduisant.

Cet animer, filtrant l'eau de mer
nourrit bien mieux chaque viviale
que ces viviales isolées dans l'océan.
Ce ne sont pas des cellules digestives qui nourrissent l'éponge
c'est l'animer qui nourrit les viviales
les viviales de l'éponge sont bien nourries
le morphanimal est de bonne croissance et bien portant
la descendance de l'éponge est nombreuse et pérenne.

Cohérologue :

Venant d'Incertain-Cohérent
le vivant est cohérence se faisant et se défaisant.

Oubliant les codes et les programmes
renonçant aux idées préalables
les savoirs cybernéticiens d'ADN et de protéines
je les dérobe pour objectivation morphique.

Cohérologue à ma cohérologie
je décris cette cohérence et son renouvellement.

Oubliant les codes et les programmes
je vois désormais le murmure chimique
la permanente recombinaison des liens
une viviale en sa mouvance permanente.

Avec Jean-Jacques Kupiec
explorant d'autres hypothèses
plutôt qu'un programme génétique
contrôlant un processus univoque de synthèse de protéines
à mon regard de Morphée prenant forme
je vois muance et halo de mouvance
leur permanente mouvance
faisant murmure des chimies
multitude d'interactions créant une multitude de molécules possibles.
Dans cet ensemble d'interactions aléatoires
dans cette circonstance là
certaines molécules durent cependant que d'autres se défont
une sélection s'opère dont il résulte toujours les mêmes molécules
comme suivant le fil d'un programme qui n'existe pas.

Dans la muance, des ADN, des protéines
et toutes les chimies d'une muance
sans pré détermination
de croisements et combinaisons d'aléatoire
se faisant et se défaisant
les chimies en succession en arrivent
toujours ou presque toujours
à reformer les même constituants.

Au principe de l'Incertain-Cohérent
l'ADN n'est pas un code
mais un précurseur d'aléatoires
dans un précurseur de cohérence
une anarchie des gènes
un aléatoire d'équilibre
sur le fil d'une continuité d'autopoïèse.

Comme de l'incertain suivant toujours un même fil ténue d'équilibriste
l'aléatoire de la chimie cellulaire revient toujours à l'identique
une permanence qui se régénère en permanence
des processus aléatoires dont les équilibres
produisent toujours les même conséquences
une profusion d'interactions complexes et aléatoires
dont j'attends un résultat jamais identique
produit toujours le même résultat
un incertain, allant toujours ou presque toujours aux même cohérences
une recomposition permanente de catastrophes renouvelées
un grouillement de molécules se faisant et se défaisant
un équilibre sans cesse renouvelé
un murmure mouvant sur une ligne de renouvellement
un incertain toujours allant aux même stabilités
comme aux attracteurs de René Thom.

A l'objectivation morphique
ce n'est pas le murmure des chimies qui est cause de la mouvance
c'est la mouvance qui intègre et parfois transforme
le murmure mouvant des chimies
un renouvellement d'instabilité
une stabilité toujours changeante
un équilibre sur le fil de la continuité.

Cohérologue :

L'éponge est là.
Je vois l'animer de l'éponge
une éponge en sa mouvance permanente.

Cohérologue
renonçant aux idées préalables
les savoirs cybernéticiens des physiologies classiques
je les dérobe pour objectivation morphique.

Venant d'Incertain-Cohérent
l'animer est cohérence se faisant et se défaisant.

Cohérologue à ma cohérologie
je décris cette cohérence et son renouvellement.

Cohérologue
j'observe les viviales sous-jacentes
j'observe leurs interactions glueuses.
L'interaction glueuse fait lien
une multitude de liens est l'animer.

Chaque viviale dans son mouvement propre
irait à ses variations de forme.
Dans les liaisons glueuses
elles vont d'un mouvement commun
elles sont en cohérence
un morphe de délicats équilibres.

L'expansion est déformation de chaque viviale
l'expansion cohérente est une tonicité d'expansion
pris dans le filet d'élasticité d'une collagène architecture
l'expansion étire des élastiques qui
au bout de leur élasticité engendre un retour.

La rétraction déjà commencée devient rétraction de chaque viviale
la rétraction cohérente est une tonicité de rétraction
enserrant une architecture élastique
la rétraction comprime la gluance qui
au bout de son élasticité engendre une détente.

La détente est déjà l'expansion commençant de se faire.
La succession des renouvellements est permanence de l'animer.
L'alternance des expansions et rétractions de la cohérence-animée
fluctue selon les événements du pourtour.
La cohérence-animée intègre salinité ou température.

Une cohérence-animée est :
Une alternance tonique dans un collagène de cohésions.
Un rapport d'élasticité et de tonicité dans une gluance de viviale en interactions glueuses.
Un renouvellement permanent et toujours à l'identique.
Une alternance entre incertitude et cohérence sur une ligne d'animer.

Rien de ce qui la constitue la gluance n'est une cohérence-animée.

Cohérologue à ma cohérologie
à l'objectivation morphique
les variations de formes des viviales
les variations de potentiels électriques des viviales
sont déterminées par l'animer et non pas cause de l'animer.

Cohérologue :

Le ver marin est là.
Je vois un morphe et ses actualescences
un ver en sa mouvance permanente.

Cohérologue
renonçant aux idées préalables
les savoirs cybernéticiens des physiologies classiques
je les dérobe pour objectivation morphique.

Venant d'Incertain-Cohérent
l'ondulant est cohérence se faisant et se défaisant.

Cohérologue à ma cohérologie
explorant les hypothèses morphiques
je décris cette cohérence et son recommencement.

Cohérologue
je vois les morphes sous-jacents
les morphanimaux qui composent le morphactual.
Chaque anneau est un morphe sous-jacent.
Les gluances des morphes sous-jacents s'interpénètrent.
l'interpénétration fait les synchronies
les renouvellements de cohérences-animées
se synchronisent en une succession organisée
un mouvement coordonnés des anneaux .
J'observe des vagues d'animer en succession qui font un onduler
chaque vague commence dans l'un des anneaux puis se propage
chaque vague a un début, une propagation et une fin
chaque vague est un recommencement
l'actualescence du morphe engendre l'acte d'avancer.

C'est le principe même de cette cohérence d'être ondulante
une gluance organisée, un axe qui s'allonge et se raccourcis.
Chaque vague est une une actualescence de ce morphe
chaque vague est un acte
chaque vague est un instant
des instants qui s’enchaînent à la trame des instants.

Je ne peux que constater la synchronie des anneaux.
Je vois de mes yeux qu'ils sont une cohérence ondulante.
Rien de ce qui constitue la gluance axiale n'est cohérence-ondulante.

Figure / morphactual / Le Cohérologue

Cohérologue
J'observe des morphes sous-jacents de premier degré
des viviales neurones, leur forme étirée traversant la gluance
les murmures de leur chimie, leurs états électrophysiologiques.
J'observe les concomitances entre
les états électrophysiologiques des neurones
et les synchronies des morphanimaux
mais je n'en déduis pas des causalités.
Le morphe est sans cause, seulement advenu.

Cohérologue
Je dis que chaque début d'actualescence
est une « configuration d'incertitude ».
Comme aux attracteurs de René Thom
toujours la configuration d'incertitude
produit la même cohérence.
Chaque début d'actualescence
est nouvelle configuration d'incertitude.
Selon des paramètres de la gluance ou de l'alentour
salinité, température ou molécules présentent
la configuration d'incertitude varie
et détermine des variations de l'actualescence
qui font des actes plus ou moins intenses.

Cohérologue
à l'acte d'immobilité du ver, j'observe
une actualescence ne produisant aucun acte apparent
une actualescence sans mouvement néanmoins une actualescence.
Il y a bien acte d'immobilité et non pas absence d'acte
l'immobilité est un acte au répertoire de l'actual
une longue immobilité est une succession d'actes d'immobilités.

Cohérologue à ma cohérologie
la succession des actés d'un morphe à la trame des instants
fait une permanente succession d'actes.
Un ver est permanence d'un seul acte se refaisant.

Morphogénicien :

Et depuis le début animal
d'éponges viennent des viviales gamètes
pour une reproduction sexuée.

Deux viviales gamètes dans un océan d'eau
s'unissent pour faire un début.
Première d'un recommencement
toujours il y a une viviale germinale
venue de la recombinaison de deux viviales parentes.
A cette viviale unique semble perdu l'animer.
Mais déjà une première goutte glueuse se divise
et déjà prolifère en amas de viviales.
Les viviales filles d'un même viviale germinale
des viviales avec d'autres viviales
sont en cohérence
se recommence l'animer.
A chaque génération l'animer est perdu et retrouvé.

Ces viviales d'éponge sont telles que morphanimal est leur façon d'être.
Une cohérence-animée d'expansion et de rétraction sans cesse renouvelée.
Que je dissocie les viviales d'éponge, chacune reprend sa vie.
Que je les rassemble, et revoilà une éponge.
Chaque viviale toujours retrouve ses liens de viviale.
Chaque viviale en sa physiologie est vivante
et leur cohérence est animer.
L'éponge est d'animation et de dispersion réversible.
Il suffit que ces viviales soient ensemble pour que déjà apparaisse l'animer.
Aucune autre raison.

La forme de la gluance radiale
vient de ce mouvement animant l'amas de viviales.
Le creux de la sphère vient de l'animer.
Il n'y a pas de plan, pas de programme
rien de déjà là dans la construction.
L'animer se construit.
La cohérence-animée se donne forme à elle même.
L'animation invente sa construction.
La morphogenèse de l'éponge
est un constructivisme non préconçu.

Aux mouvements des expansions et des rétractions
se transforme le murmure chimique
se transforme la chimie des viviales
se régule la multiplication des viviales
et ouvre à quelques différentiations de viviales.

La morphogenèse est un délicat équilibre
une succession aléatoire d’événements
qui toujours se renouvelle comme une première fois
qui chaque fois suit le même chemin.
D'un œuf, d'une seul viviale, de rien d'animer
venant d'incertitude renaît une nouvelle cohérence-animée.
De la première viviale renaît toujours
l'animer d'une éponge de mer.
Du même foisonnement aléatoire renaît toujours
la même éponge ou presque la même éponge
à de petite variations près.

A la lignée animale
la morphogenèse toujours est recommencement
Une auto morphogenèse sans programme
le déroulement toujours le même
comme se rejouant à l'identique
pourtant complètement nouveau.

Morphogénicien de l'Incertain-Cohérent
je résiste à l'idée d'un plan de construction.
Le développement embryologique
est un même chemin d'équilibre
suivi à chaque génération.

Le premier instant de l'animer est : animation du morphanimal.
Le dernier instant d'un animer est: dispersion du morphanimal.