Sensible et dépouillée :
Contemplation de ce réel
comme Fernando Pessoa regarde les champs et les rivières
je laisse arriver ce qui m'arrive en cette circonstance.
Y être de haute présence
comme n'y étant pas.
Sujet du voir, je me sens.
Suivant le cap des rêves morphiques
je vis des gestes sans aucun mot pour les dire.
Je m'accompagne en silence du geste se faisant
prenant le temps de faire encore, ce qui déjà se fait.
Ainsi je vais en subjectivation morphique.
la réalité du bipède est elle dans mon vécu ?
Je ferme les yeux.
Sensible et dépouillée
il y a un monde
je suis de ce monde
j'existe, je le sais
le monde est la réalité.
Je suis consciente et conscience.
Figure / morphumanya / Sensible et dépouillée

Comme à l'atelier
hypothétique danseur
j'ai vu le narrateur
je suis comme le narrateur
je suis aussi le narrateur.
Au récit qui me vient j'en suis le sujet.
Je suis sujet de verbe.
Du monde je fais le récit.
Du récit je fais un monde.
D'un regard avec toi partagé
trouvant le mot qui convient
je nomme la réalité du monde
d'un mot que nous partageons.
De l'oiseau qui vole
je suis celle qui le voit et le dit.
Cette fenêtre, l'ami qui passe, l'arbre au loin
de toute évidence sont réels.
Du mot que j'entends
je comprend le sens.
De ces circonstances
j'identifie les causes et les effets
De cette idée qui vient
je suis le sujet
Elle vient de moi, je la dit
je suis responsable de ses conséquences.
Je suis le sujet narrateur
bipède plein d'histoire.
De tout cela, ralentissant le flux
se vivent des actes en oublis
des actes déjà se faisant juste avant que n'advint le sujet narrateur.
Je suis le sujet et à mon ralentissement
revient un acte de présence
posant des pieds solides au sol.
D'un lien à la figure du récit
se double d'un faire
l'acte déjà se faisant.
Ainsi sujet j'advins à la réalité
j'en fis l'expérience vécue
conscience d'être sujet
oubliant et l'acte de présence et la réminiscence en figure de récit
oubliant l'acte et le lien
la conscience est oublie de son advenance
Comme tout morphe est oubli de son antérieur.
Sujet est un concept du récit fondateur
que d'un regard partagé
je vis dans la réalité
et la tienne et la mienne
un mot qui vient de la figure du récit
un mot qui vient en langue maternelle.
Je sais.
Avec savoir je suis sujet.
Comme à l'atelier
hypothétique danseur
j'ai vu le géographe
je suis comme le géographe
je suis aussi le géographe.
Je regarde paysage
je souligne ce qui déjà existe
traçant la géographie
je fais la réalité du monde.
Suivre le chemin
qui se fait en marchant
une trace qui se fait
et qui vient au savoir.
Je déplie la carte du voyage
je supervise des trajets
j’établis les topographies
un schéma de la réalité.
je projette des lignes
en largeur en profondeur en hauteur
un monde en 3 D
un espace pour Euclide.
De tout cela, ralentissant le flux
se vivent des actes en oublis
des actes déjà se faisant juste avant que n'advint le géographe.
Je suis le géographe et à mon ralentissement
revient le dessin que je fis
soulignant ce qui déjà était.
D'un lien à la figure du récit
se double d'un faire
l'acte dessinant déjà se faisant.
Ainsi de la carte advint la réalité
ainsi la réalité du monde est géographique.
J'en fis l'expérience vécue
conscience d'être au monde.
oubliant et l'acte dessinant et la réminiscence en figure de récit
oubliant l'acte et le lien
la conscience est oublie de son advenance
comme tout morphe est oubli de son antérieur.
L'horizon du géographe est un concept du récit fondateur
que d'un regard partagé
je vis dans la réalité
et la tienne et la mienne.
Je sais les routes et les rivières
je sais l'au delà des horizons
je sais les villes et leurs lieux
je sais les chemins du voyage
et l'égarement du géographe
je sais leurs noms.
Je sais
avec savoir je suis
et je sais le monde géographique.
Comme à l'atelier
hypothétique danseur
j'ai vu l'architecte
je suis comme l'architecte
je suis aussi l'architecte.
Je trace le trait
j'en fait réalité de pierre s'élevant en mur
j'en fais réalité de cité entouré de rempart
j'en fait réalité de pays faisant des frontières
j'en fait réalité de dedans et de dehors.
De tout cela, ralentissant le flux
se vivent des actes en oublis
des actes déjà se faisant juste avant que n'advint l'architecte.
Je suis l'architecte et à mon ralentissement
revient l'acte séparant le dedans du dehors.
D'un lien à la figure du récit
se double d'un faire
l'acte déjà se faisant.
Ainsi la demeure advint à la réalité
j'en fis l'expérience vécue
conscience d'être habitant
oubliant et l'acte séparant et la réminiscence en figure de récit
oubliant l'acte et le lien
la conscience est oublie de son advenance
comme tout morphe est oubli de son antérieur.
Au mot porte, il y a tous les verbes qui font la porte
ouvrir, fermer, pousser, claquer, grincer, pincer, cacher.
La porte est un concept du récit fondateur
que de verbes en regards partagés
je vis dans la réalité
et la tienne et la mienne.
Je sais la porte et sa réalité.
Je sais les objets et leurs tiroirs
Je sais les dedans et les dehors
je sais leurs noms.
Je retrouve leurs verbes
Je sais
avec savoir je suis
et je sais les demeures.
Comme à l'atelier
hypothétique danseur
j'ai vu le chamane
je suis comme le chamane
je suis aussi le chamane.
Je m'enfonce à l'obscur
je reçois les rêves
j'hallucine les visions
je trouve des causalités insoupçonnés
je ramène des invisibles et les au delà
les mots me viennent des ailleurs.
De tout cela, ralentissant le flux
se vivent des actes en oublis
des actes déjà se faisant juste avant que n'advint le chamane.
Je suis le chamane et à mon ralentissement
revient l'acte imaginant ta présence dans la nuit.
D'un lien à la figure du récit
se double d'un faire
l'acte déjà se faisant.
Ainsi l'au delà advint à la réalité
j'en fis l'expérience vécue
conscience d'être reliée à l'invisible
oubliant et l'acte imaginant et la réminiscence en figure de récit
oubliant l'acte et le lien
la conscience est oublie de son advenance
comme tout morphe est oubli de son antérieur.
L'au delà est un concept du récit fondateur
que d'un regard partagé
je vis dans la réalité
et la tienne et la mienne.
Je sais la magie .
Je sais les incantations.
Je sais des histoires puissantes.
je sais leurs noms.
Je sais
avec savoir je suis
et je sais les mystères.
Comme à l'atelier
hypothétique danseur
j'ai vu l'anatomiste
je suis comme l'anatomiste
je suis aussi l'anatomiste
Je regarde le corps
j'en sculpte la forme
exactitude parfaite
je suis un corps.
Me saisissant de moi même
d'un tonus nécessaire
se dresser suffisamment
pour tenir l'équilibre.
Je cherche le mécanisme
des muscles et des articulations.
Je cherche le nerf et le cerveau
organisant les enchaînements.
Je décrit l'anatomie
je suppute les fonctions
j'examine mon corps substrat d'une pensée volatile
je sens les longueurs, les épaisseurs et leur poids.
De tout cela, ralentissant le flux
se vivent des actes en oubli,
des actes déjà se faisant juste avant que n'advint l'anatomiste.
Je suis l'anatomiste et à mon ralentissement
revient l'acte articulant des gestes
plier un coude, étirer un pied, pencher la tête.
D'un lien à la figure du récit
se double d'un faire
l'acte déjà se faisant.
Ainsi le corps articulé advint à la réalité
j'en fis l'expérience vécue
conscience d'être corps
oubliant et l'acte de couder et la réminiscence en figure de récit
oubliant l'acte et le lien
la conscience est oublie de son advenance.
comme tout morphe est oubli de son antérieur.
Corps articulé est un concept du récit fondateur
que d'un regard partagé
je vis dans la réalité
et la tienne et la mienne.
Contraction musculaire est un concept du récit fondateur
que d'un regard partagé
je vis dans la réalité
et la tienne et la mienne.
Je sais l'anatomie et les postures
j'invente le plier qui me fait vivre la planche anatomique du récit fondateur
j'oublie le geste que je fais venant de récit fondateur
qui fit apparaître ce vécu.
J'invente le dessin d'une anatomie
des lignes, des courbes, des angles, des intersections
j'oublie le geste qui me fait dessinant
j'oublie les dessins que je fais venant de récit fondateur
qui font apparaître ce vécu.
Je joue aussi d'imaginer des anatomies impossibles,
être de bois ou de roseau
j'invente des gestes en bois ou roseau
j'oublie l'imaginaire que je fais venant de récit fondateur
qui fit apparaître ce vécu.
Je sais les articulations et les muscles
Je sais les constituants de mon corps
je sais les étranges sentiments
je sais leurs noms.
Je sais ce qui déjà se fait
et j'oublie comment cela se fait.
Je sais
avec savoir je suis
et je sais mon corps.
Comme à l'atelier
hypothétique danseur
j'ai vu psyché
je suis comme psyché
je suis aussi psyché.
Je jette sous moi-même l'idée d'un esprit
et j'y apparais.
Je suis idée et pleine d'idées.
Je suis l'esprit qui domine la situation.
Je supervise mes actes.
Je m'observe, j'objective, je me parle.
J'analyse pour me comprendre.
Je me regarde pour me savoir.
Mon esprit me tourmente ou s'apaise.
Mes pensées se précipitent ou disparaissent.
Ma conscience s'éveille ou ralentis.
Mon attention se focalise ou s’élargit.
De tout cela, ralentissant le flux
se vivent des actes en oublis
des actes déjà se faisant juste avant que n'advint psyché.
Je suis psyché et à mon ralentissement
reviennent les actes me faisant m'observant
reviennent les actes suivant un fil
reviennent cette peur au visage, ce tremblement au genou
reviennent les actes vécus à ce mot entendu.
D'un lien à la figure du récit
se double d'un faire
l'acte déjà se faisant.
Ainsi ce jugement sur moi-même
ainsi le déroulement de la pensée
ainsi une émotion éprouvée
ainsi le sens d'une parole
adviennent à la réalité.
J'en fis l'expérience vécue
conscience d'être esprit
oubliant et l'acte sous-jacent et la réminiscence en figure de récit
oubliant l'acte et le lien
la conscience est oublie de son advenance.
comme tout morphe est oubli de son antérieur.
L'expérience vécue se construit
en actes sous-jacents
venant d'un morphe antérieur
que ralentissant je retrouve.
Au quotidien du vécu
disparition du sous-jacent
oubli de l'antérieur
une conscience qui advient
est attitude naturelle
qui se déjoue en microphénoménologie.
La microphénoménologie me rappelle
qu'avant qu'il y ai quelqu'un pour vivre l'expérience
tout est déjà là sauf quelqu'un pour la vivre
il y a quelqu'un qui fait apparaître la réalité
et se faisant se fait apparaître comme réalité.
L'esprit est un concept du récit fondateur
que d'un regard partagé
je vis dans la réalité
et la tienne et la mienne.
Je sais les pensées
je sais les états de l'esprit
et je leur donne un nom.
Je sais
avec savoir je suis
et je sais la conscience.
la conscience s’apparaît
Une attitude
une façon de faire lien
entre le récit
et ce qui déjà se fait avant qu'il n'en soit fait conscience.
Je crois en la permanence du sujet
je crois à la permanence du monde
comme je croyais à l’entièreté de la scène
mais ce ne sont que création de Morphée.
Je crois en la conscience déjà là
comme je crois au monde déjà là
j'oublie que le monde et la conscience
sont création de l'instant où il se vivent
et se défont aussitôt en inexistence.
La conscience défaite, je ne suis plus sujet conscient
je ne suis plus ni géographe, ni personne
je n'y suis plus pour vivre cette absence
sujet de la conscience j'ignore sa défection.
Mon vécu est mon apparition.
Rien d'autre.
