Éthologue :
Maintenant que tu le dis
maintenant je le vois comme tu me dis
je vois ce que tu veux dire.
Ce que je voyais au regard ancien est toujours là
mais j'y pose un regard nouveau
le rêve devient vision
la scintillence du morphe-vivial apparaît
Halluciné
comme l'aveugle hallucinant une vision
je vois un océan peuplé de viviales
les bio-morphes les plus simples.
Je ne vois plus la bactérie et son milieu
la réalité illusoire du regard d'Aristote.
Je vois des viviales dans un océan.
Elles sont morphe-vivials.
Au milieu de nulle part
elles sont ombilic des limbes.
Je dessine leurs formes vivantes.
Regarde mon dessin.
[caption id="attachment_261" align="alignright" width="1024"]
EPSON MFP image[/caption]
N'y voit aucune dimension, ni grand, ni petit
aucun ordonnancement euclidien
il n'y aucun Euclide pour l'établir
juste un dessin glané au touffu des apparitions
un morphe apparu à mon champ des possibles
une idée en l'air portée par Morphée.
Bien sur il y a la substance
mais je ne vois que le morphe-vivial
cet halluciné est la réalité apparue.
Autonomes, reproductibles, stables
je vois de mes yeux le vivant des viviales.
Je scrute leurs lents mouvements de vivantes
dans des courants d'eau, de boue, de sel, de particules
en myriade aléatoires
des halos de mouvances
des viviales dans un océan.
La cohérence de renouvellement est mouvance.
Je distingue la muance
formant goutte saponale
une enveloppe lipidique
contenant d'un murmure chimique
une goutte de cohésion en mouvance
un précurseur de mouvance.
Je distingue son champ de mouvance
d'eau, de boue, de sel, de particules
un halo en pourtour et en interstice
de possibles cohérences
de possibles dispersions
néanmoins participant de la mouvance.
[caption id="attachment_262" align="alignright" width="1024"]
EPSON MFP image[/caption]
Ignorant la chimie des substances inertes
je vois le vivant de la viviale
je vois l'incessante mouvance
je vois des divisions et des recombinaisons
reproductions de viviales
je vois de fatales dispersions
morts de viviales.
Si comme Aristote je voyais la bactérie sans morphe
j'interpréterais le vivant de la bactérie
comme résultante des chimies constitutives.
Regardant le morphe en son entier
tout cela est invention et voir plus que de besoin.
La viviale est sans raison et sans cause
une viviale perdurant et se reproduisant.
La viviale se maintient, se divise
cela suffit pour qu'elle y soit encore
cela se continue et se renouvelle.
La viviale de génération en génération
enjambant les vies et les morts
malgré de petites variations
se reproduit identique à elle même
faisant lignée de viviale.
Ainsi la vie océanique depuis des milliards d'année
se propage, se transforme, évolue
multipliant les lignées à foison.
N'y voit aucune dimension, ni grand, ni petit