Créateur exalté :
Aux mots des sciences
créateur exalté
je donne existence
artistique .
Créateur exalté
des esprits
et à ton hypothèse
et d'évidence étant conscience
de heurts aux labyrinthes
je fais danse rituelle.
Créateur exalté
du vécu
et à ton hypothèse
énonçant des mots en leur pouvoir
de heurts aux labyrinthes
je fais poème incarné.
Voltigeur :
La réalité est là, devant moi
entièrement vu jusqu'en ses principes.
Comment la conscience vient à la matière ?
Venue d'une théorie systémique
d'embryologie, de physiologie, de zoologie
tu expliques la conscience des bipèdes.
Venue d'une théorie systémique
tu dis que la conscience est propriété émergente
puis de haute certitude
de ces savoirs tu fabriques un artefact, une intelligence artificielle
image et ressemblance des principes énoncés.
Mais l'artefact jamais ne s'éveille
Ni Coppélia, ni Frankenstein, ni le souffle des argiles ne sortirent de leur conte
Pinocchio comme le robot ne sont que pantin de mécanisme et d'illusion
jamais a l'artefact
ne viennent les compréhensions et les intuitions
ni par l'explication que tu me donnes
ne me viennent conscience ou liberté.
Émergence n'est qu'un mot pour la consolation
comme aux vieilles histoires se disait
dieu, énergie, vibration ou mystère.
Le savoir cybernéticien ne me parle pas
ne dit rien d'un geste que je pourrais faire
ne dit rien de la conscience du geste se faisant
ne dit rien qui ne te donne conscience de chacun de tes instants
ne dit rien qui me permette de guider la prise de conscience
ne dit rien qui n'explique comment la matière devient conscience
ne dit rien qui n'apaise le désir du revenir d'absence
ne soulage rien des questionnements ni du néant.
L'explication ne fait pas résolution.
Je sais et rien n'y fait.
Plutôt silence que les mensonges du savoir
je me refuse au labyrinthe des égarés.
J'avance.
Danseur exalté
Je viens partager ta danse habitée
oui d'évidence tu existes
un monde, là exalté, dedans toi.
Tu vis la certitude de la conscience mais c'est illusion
il n'y a pas d'esprit qui soit déjà là avant que tu y sois.
Parce que tu te fais sujet déjà là avant la réalité
à ta danse jamais ne vient de revenir d'absence.
Ta danse, je ne peux pas la faire mienne
je ne vois que désordre de gestes.
Je me refuse à l'insensé.
J'avance.
Poète exalté
je viens partager ton poème.
A tes mots de poète exaltant l'esprit
je me mets en jeu et j'incarne
mais au figé des croyances et des crédulités
confusion du poème et de la rumeur
je ne trouve aucun sens à tes mots
rien de moi-même ne vient à ces mots.
je ne deviens pas conscient si je ne l'étais pas déjà.
Je me refuse aux mots déjà dit.
J'avance.
Voltigeur sans origine, j'avance.
Du savoir et des exaltations
ayant escaladé tous les mots des histoires
mes yeux perdus à l'horizon trop vaste
d'une volte insouciante
je me jette aux abîmes.
A la confiance du monde renversé
suspendant tout ce qui déjà fut
je ne suis plus.