T19 | Écho Émues

La clameur :

Laisse venir ces paroles.
Quitte les significations et les mots.
Laisse venir le sens du rêve.
D'abord la fulgurance et sa scintillence
non pas la substance
la fulgurance et sa scintillence
comme advenant et non pas déjà là
comme instant mais jamais figé
des scintillences seulement apparues à ta vision
des scintillences dans un champ des possibles
des fulgurances seulement formes de toi même
des fulgurances dans l'enchevêtré des métamorphoses.

Ne tente pas de te représenter cela
le rêve mathématicien n'est pas à voir
le rêve mathématicien n'est pas à sentir
le rêve mathématicien est toi même faisant le vécu.

A ton regard apparaissent
les scintillences d'un champ des possibles
qui sont fulgurances que tu sens
à l'enchevêtré des métamorphoses.

Rien d'autre.

Mais nouvelle épistémologie.

Mathématicienne :

Au tout début de ce qui fut
chutant vers le commencement
posant la mathématique morphique
ainsi mathématicienne
puis avalant l'océan des vivants
d'un premier rêve
je fis un « morphe-vivial ».

Le morphe de ce rêve
est une instabilité renouvelée à l'identique
une stabilité qui se régénère en permanence
sans cesse renouvelée et jamais figée
l'autopoïèse de Humberto Maturana
des stabilisations jamais définitives.

La cohérence de renouvellement d'un morphe-vivial est mouvance
interactions innombrables
multitude foisonnante et murmurante
un incessant murmure de permanente recomposition
un grouillement des liens se faisant et se défaisant
la cohérence de renouvellement d'un morphe-vivial est mouvance.

Le morphe-vivial
est un halo de mouvance avec son précurseur de mouvance
une topologie de lien prenant forme
un grouillement des liens se faisant et se défaisant
un murmure mouvant.

Mathématicienne :

Toujours chutant vers le commencement
et avalant le premier monde animal
de morphes vivials vient un rêve nouveau.

Une multitude de morphes vivials
en tissé de proximité
en tissé de synchronisation
une topologie de liens venant de Morphée
offrent une texture au rêve.
Je rêve d'un morphanimal.

Comme hallucinée
tel un morphe de René Thom
un morphe nouveau apparaît
un morphe de délicats équilibres
un morphe aux instabilités contenues
une recomposition permanente de liens
au principe d'autopoïèse.

Allant vers un équilibre qui atteint
se révèle comme un déséquilibre
déjà revenant vers l'équilibre précédent
ainsi s'installe une instabilités
sans cesse renouvelée
renouvelée à l'identique
une instabilité répétitive
comme stable d'instabilité
une morphogenèse récurrente
un perpétuel renouvellement.

Cela vient d'incertain et trouve une cohérence
la cohérence de renouvellement est animée
c'est une cohérence-animée
une permanence d'expansions et de rétractions
la cohérence-animée d'un morphanimal.

Au morphanimal
le halo de cohérence est animé
un animé englobant son précurseur d'animé.
Morphée prenant forme
Le morphanimal est variation de forme
expansion et rétraction en symétrie radiale
de la cohérence-animée.

L'apparition du morphanimal
est morphe de second degré
une intégrative disparition
des morphes vivials.
Le morphanimal est sans causalité avec son origine.
Le morphanimal est seulement advenu.
Le morphanimal en son apparition
venant d'antérieur incertain
efface tout élémentaire
il est d'emblée et complexe.

Le morphanimal apparaît comme non engendré
les morphes de degré inférieur pourront être accessible plus tard
(après l'apparition et non pas avant).
les morphes vivials ne sont pas cause de la cohérence.

Au principe d'Incertain-Cohérent
je rêve d'une cohérence-animée
je rêve un morphanimal.

[caption id="attachment_263" align="alignright" width="724"] EPSON MFP image[/caption]

Gardienne du voir :

Des mots se précipitent pour dire ce que je vois, je les retiens.

La mathématicienne a avalé le monde
elle rêve des principes, des lois, des théories.
De ses visions je pose des hypothèses.
Elles iront à la rencontre du monde
en feront l'expérience.
Un jour elles seront réfutées.
Aujourd'hui elles sont mon modèle.

Gardienne du voir
me confiant tout entière à la vision d'une mathématicienne morphique
je rejette les ignorances et les mensonges
je coupe les mots falsificateurs et séduisants
je résiste à tout ce qui s'engendre par certitudes, par évidences, par habitudes.

Ouvrir des yeux qui n'inventent rien.
Ne voir que ce qui se donne à voir en morphique mathématique.
Ne rien ajouter au voir.

Rien qui ne ressemble à un corps et un cerveau
les mots déjà dit.
Rien qui ne soit comme la fonction d'une structure
les mots déjà dit.
Rien qui n'émerge d'un processus cognitif
les mots déjà dit.
Rien qui ne soit les substances chimiques du vivant
les mots déjà dit.
Rien qui ne vienne de rumeur et d' illusions
les mots déjà dit.

Je retiens les mots du déjà dit.

Je fais science de la réalités se faisant par la vision mathématicienne
je fais science de mon apparition
je suis celle faisant apparaître la réalité
la réalité qui se fait, quelqu'un la faisant
et non plus la réalité déjà là.

Je fais hypothèse d'une scintillence à voir.
J'enlève les voiles anciens.
J'ouvre tes yeux sur un champ des possibles.
Les mots encore jamais dit, viendront.