Écho Émues

L'Incertain-Cohérent

Éthologue :

Maintenant que tu le dis
maintenant je le vois comme tu me dis.
je vois ce que tu veux dire.
Ce que je voyais au regard ancien est toujours là
mais j'y pose un regard nouveau
le rêve devient vision
la scintillence du morphallucinant d'un primate apparaît.

 
Bien sur je reconnais un primate
comme il se voit d'évidence
mais éthologue morphique
comme l'aveugle hallucinant une vision
je cherche le morphe
le macaque et son milieu à l'univers d'Uexküll.

Je cherche les actualescences se faisant
des actualescences sans cesse renouvelées
je cherche le champ d'apparition à observer
le morphe hallucinant tout entier
un ombilic des limbes.

Je dessine la réalité.
Regarde mon dessin.

N'y voit aucune dimension, ni grand, ni petit
aucun ordonnancement euclidien
il n'y aucun Euclide pour l'établir
juste un dessin glané au touffu des apparitions
un morphe advenu à mon champ des possibles
une idée en l'air portée par Morphée.
Bien sur il y a la substance
mais je ne vois que le morphallucinant
cet halluciné est la réalité apparue.

Je scrute la gluance axiale
ce regard, ce visage qui fait face
des pieds et des mains qui attrapent.
La gluance du primate m’apparaît entourée d'utilités
des utilités dans un théâtre d'opération
une scène praticable participant de l'actualescence.

La gluance primate vit dans une scène
plus vaste que le regard lui même
comme si était vu bien plus que le paysage immédiat
comme si ce qui a été vu perdurait
devenait une scène praticable.

Entre gluance primate et la scène primate
il y a une grande indépendance.
Le primate et sa scène praticable
apparaissent de nature différente
La scène est l'extérieur de la gluance.

Je scrute une forêt
une scène où vivent des macaques.

A la trame des instants
je vois les actualescences de la gluance primate
des actes se faisant dans une scène praticable.

Je détaille le comportement de la gluance
ce que je vois à mon regard d'éthologue morphique.
Je devine les actes minorés ou invisibles
j'observe les actes de manipulation
je cherche les ébauches d'actes et de regards.

Du primate, éthologue morphique
je le vois faire face à la situation
un visage qui s'oriente et regarde
une gluance qui envisage une scène.

Du primate, éthologue morphique
prolongeant les actes de trajets et de liens
je vois des regards qui se déplacent dans la scène
J'y vois comme un paysage arpenté en imaginaire
la gluance primate vit, s'imagine, anticipe
dans une scène visuelle
dans une scène auditive
dans une scène odorante
dans une scène tactile
dans une scène sociale.
Chaque scène
intègre les odeurs, le lointain, les autres, le passé, les possibles
intègre tout ce qui se présente à l'étendue du primate.
Un primate vit dans une foison de scènes.
Un primate vit dans des scènes praticables.
Un primate se promène dans des espaces connus
il en sait les saisons chaque année retrouvant l'arbre des fruits.

Du primate, éthologue morphique
j'observe les coordinations visuo-motrices
faisant ce qu'il faut de mouvement des yeux et de la tête
pour stabiliser l'image d'une scène
une tête stabilisée pour un regard stabilisé
un référentiel visuo-centré qui organisent des actes.
Les mains du primates apparaissent dans sa scène visuelle
les gestes sont guidés finement suivant un point de vue
des gestes efficients et corroborés par la vision
des actes de manipulation supervisés par le regard.
Ce primate réussi des prouesses de locomotion arboricole.
Ce primate élabore des gestes complexes.

Du primate, éthologue morphique
j'observe qu'il voit des utilités manipulable
qu'il identifie des utilités dans la scène.
Les utilités d'une scène sont identifiées au premier coup d’œil.

Du primate, éthologue morphique
j'observe ses yeux se déplaçant dans la scène visuelle
comme dans un espace Euclidien
suivant du regard les utilités qui se déplacent dans la scène
fixant des yeux les utilités de la scène en s'y déplaçant
jouant tout autant de regard qui se remémore des scènes
je devine les visualisations du macaque.
Le macaque imagine avec les yeux
planifiant de trajets vers une destination
anticipant des stratégies pour vivre en société
installant son point de vue sur la scène.
Je devine intention et but à atteindre.
J'observe la vicariance des chemins pour atteindre le but.

Du primate, éthologue morphique
j'observe qu'il devine les stratégies de ses partenaires
comme lui même fait des stratégies.
Je vois qu'il attribue un esprit à ses partenaires
semblable au sien.
J'observe qu'il devine les sentiments éprouvés par l'autre
comme lui même vit des sentiments.
Je vois ses empathies.

Du primate, éthologue morphique
je vois qu'il connaît les utilités
des utilités qu'il transforme en outils
prolongement de la main et des yeux.

Du primate, éthologue morphique
j'observe qu'il se reconnaît dans le miroir
image de lui même
il s'identifie, individu.

 
Regardant la gluance primate
mais oubliant le morphe dans son entier
pour l'éthologiste au monde d'Aristote
le primate apparaît vivant dans un monde.
Les primates lui rappelle qui nous sommes et d'où nous venons
il pourrait presque leurs parler de conscience à conscience
il se passionne à leur études .

Regardant la scène primate
tout cela est invention
et voir ce qui n'est pas.
La scène n'est pas un extérieur
qui serait le monde où vit un primate.
Le morphallucinant est sans raison et sans cause

Ainsi ce morphe primate
d'actualescences de regards
manifeste qu'être visionnaire est un avantage
La descendance d'un primate est bien nourrie.
La descendance d'un primate est nombreuse.