Se raconter
Voltigeur :
Apparue comme hypothèse
elle est désormais l'hypothèse d’Écho-émue.
Du foisonnement des mots en désordre
l'hypothèse d’Écho-émue
offre un fil à la pensée.
Je pose l'hypothèse d’Écho-émue.
comme fut posée la certitude de la mésopotamienne
comme fut posé le doute de Descartes
comme fut posée l'hypothèse du cognitiviste.
Je pose l'hypothèse d’Écho-émue.
Ce que nous nous sentons vivre est toujours
si nous nous laissons le temps de l'observer
l'expérience d'un acte
y compris nos habiletés gestuelles usuelles et simples
y compris nos habiletés gestuelles complexes ou abstraites
y compris nos facultés cognitives
y compris nos états psychologiques ou émotionnels
y compris nos perceptions et nos sensations
y compris nos possibilités de penser, comprendre, décider, calculer
y compris ce que nous imaginons ou ce dont nous nous souvenons
y compris ceux qu'habituellement nous nommons corporel, charnel
y compris ceux qu'habituellement nous appelons mental, spirituel.
Chaque instant de nos vies est un acte ou une composition d'actes.
Je pose l'hypothèse d’Écho-émue.
Plutôt que d'un corps et d'un esprit
plutôt que d'énergie vitale et autres magnétismes
plutôt que d'un corps et d'un cerveau
l'hypothèse d’Écho-émue pose pour principe :
Tout vivant-animal est fait d'actes.
Tout vivant-animal est succession ininterrompue d'actes.
Tout vivant-animal est composition d'actes.
Aujourd'hui l'hypothèse d’Écho-émue est posée.
Sensible et dépouillée :
Au plus simple de mes mots
à l'hypothèse d'écho-émue
je vis ce que je vois
des actes se faisant
je dis ce que je vois
des actes se faisant.
À la succession des instants
aux danses que je vois
je nomme ce que je vis
des actes se faisant
avant que j'y sois pour les faire
des actes me faisant.
En mon premier instant
et pourtant déjà là
je nomme les actes que je vis
les actes de ma lignée.
Désormais je sais qui je suis.
Vienne que je me raconte.