Écho Émues

L'Incertain-Cohérent

Lucide :

Lucide
je sais les mots qui viennent de civilisation
je sais les labyrinthes dualistes et réductionnistes
Je sais les mots qui viennent d'évidence
je sais le piège des attitudes naturelles en langue maternelle.
Je connais les entraves.
Mais qu'importe !
Aux mots insufflés à la chute
s'effacent les mots qui viennent de civilisation
s'effacent les mots qui viennent d'évidence
s'effacent les mots qui viennent d'entrave.

Aux savoirs anciens l'évidence disait :
J'ai dansé comme quelqu'un qui se sent perdu.
Je fus emportée en transe comme possédée par des esprits.
Je fus hypnotisée par cette danse, mon âme en fut saisie.

Du vécu d’Écho-clair-émue
du vécu de Sensible et dépouillée
Lucide, j'écoute les mots.

Aux mots insufflés à la chute j’entends :
Descendue en l'oubli de moi-même
j'ai perdu d'être quelqu'un.
Oui c'est effectivement cela qui a eu lieu
et pas seulement l'impression de cela.
Le sujet de l'action s'est effacé.
Le sujet du verbe être a disparu.
Je fus et je ne suis plus.

Aux mots insufflés à la chute j’entends :
Je peux ne pas être.
Renonçant au regard
il est possible de se quitter
effacer la pensée
mais s'effacer aussi.
Descendre jusqu'à à l'oubli de soi.
Je fus et je ne suis plus.

Danseur exigeant, au laboratoire des danses
jouant des circonstances qui défont les évidences
s'explore en aller retour les gestes, leurs vécus
et les mots qui les nomment.
Quittant l'évidence première je dis :
Je peux jouer de verbe être
m'égarer et revenir
me perdre et me retrouver
m'abandonner, m'oublier
comme mourir et encore revenir
m'absenter, disparaître
et à nouveau revenir
y étant sujet joueur d'une danse.

Lucide
je compile les expériences.
Lucide
j'accumule les mots
lucides
déjouant les évidences.