Écho-clair-émue :
D'évidence perdue, je ne sais plus
je suis la première fois.
Des mots viennent, des mots m'échappent
je suis la première fois.
Des mots qui nomment les instants
je suis la première fois.
Sensible et dépouillée :
Je vois ta danse.
Je suis l'autre en miroir.
Plongeant à mon sentiment
au plus simple de mes mots
je dis ta danse.
Écho-clair-émue :
Laissant la danse se faire
à la succession ininterrompue de flux et reflux
je devins comme traversée d'un souffle
à la succession ininterrompue des instants
je fus ondulation qui me fit avancer.
Sensible et dépouillée :
Je suis captivée à ton souffle.
Je regarde cette danse
il n'y a rien d'autre à voir que ce qui se fait
aucun lointain, aucun ailleurs
aucune histoire, aucune intention
aucune question, aucun regard.
Écho-clair-émue :
Et déjà selon des circonstances
le souffle suivant s'organise autrement
mon avancer, trouvant d'autres appuies se fit redresser
mon avancer, trouvant des obstacles devint reculer
mon avancer, trouvant des épines devint enrouler
mon avancer, trouvant des tempêtes devint blottir.
Ainsi de verbe en verbe
permanence de verbes successifs
je danse les actes simples et concrets.
Je danse des verbes, je me sens
courir, assoir, lever, attendre
puis encore courir.
Sensible et dépouillée :
Chaque geste, chaque mouvement
se nomme d'un verbe.
Rien d'autre.
Chaque instant est un acte
assoir, allonger, rouler
assoir, lever, marcher, ralentir, arrêter, attendre
assoir, tourner, lever
courir, sauter, tomber, allonger, rouler, assoir, …
Aucun interstice entre les verbes qui laisserait la place à une idée.
Écho-clair-émue :
Avant d'être le sujet de moi même
je laisse se faire des actes simples et concrets
que nomment des verbes d'action.
Chaque acte est un instant
les instants se succèdent sans interruption aucune
une permanence d'acte en successions
une danse comme une succession d'actes.
Sensible et dépouillée :
Je te vois au plus simple.
Je vois des verbes sans sujet.