Le nocher Ur-chanabi :
Disparu, ni d'ici ni d'ailleurs
Gilgamesh à ta chute
j'ouvre l'escalier parcouru en tout sens.
Nocher de l'oubli et du connaître
saisissant les yeux
renversant les viscères
je t'enlace
voici notre chute.
Sans plus d'envers, ni d'endroit
sans horizon, sans espérance
au monde renversé
j'y suspend ton souffle
disparu, tu reviens.
Gilgamesh
nous traversons les rêves oubliés.
Nocher de l'oubli et du connaître
je te ramène à la mémoire
lorsque tu fus Orphée et Eurydice.
De chaque chute tu reviens
de chaque apparition tu rechutes
et chaque fois s'ouvrent tes yeux
et chaque fois tout se perd.
A l'éternel recommencement
tes yeux furent si souvent clôt et ouverts à nouveau
aux aller et retour entre les mondes
il y eu tant d'apparitions et tant d'oublis
que l'oubli lui-même se perdit.
tu n'est plus sujet d'une histoire.
Tu ne sais plus qui tu es.
Gilgamesh
nous voyageons dans les histoires.
Nocher de l'oubli et du connaître
je te ramène à la mémoire
lorsque tu fus Orphée et Eurydice.
Naviguant dans les généalogies
toujours reviennent des noms
tu dis les mots navigués.
Naviguant dans les généalogies
tu trouves traces de toi-même
tu reconnais ceux de ta lignée.
Naviguant dans les généalogies
tu retrouves les gestes qui se font
tu rencontres l'histoire qui te fit.
Une histoire qui toujours s'échappe.
Gilgamesh
ton argile est défaite.
Nocher de l'oubli et du connaître
je te ramène à la mémoire
lorsque tu fus Orphée et Eurydice.
Sans plus de substance
toujours se recommence
cet apparu à l'instant
qui renonce à son pouvoir.
Le sujet impérial n'est plus
la conscience est transparence
une nuée sans substance.
A l'éternel recommencement
avec toi Gilgamesh je m’oublie
mes paroles s'envolent
mais toujours au loin
des voix d'hommes et de femmes
bruissent en murmures.
Nous voilà Écho-émues.
Gilgamesh, tu n'es plus.
Je t'ai conduit à Uta-Napischti
celle qui dit le conte des origines.