Écho Émues

L'Incertain-Cohérent

Écho-clair-émues :
D'outre-nuit

Sincères :
Comme celles des mains offrant aux errances un instant où venir en repos
comme aux abysses la peur se dissout en frissons.

Écho-clair-émues :
d’enlacement vint un souffle

Sincères :
Comme celles qui chantent l'apaisement.
Comme se murmurent les contes ou se proclament les prophéties.

Innocences :
De langue figée ou d'être sans visage ou d'être sans sexe
qu'importe !

Sincères :
Comme l’attentionnée conduisant aux insouciances
comme un souffle pousse au voyage.

Écho-clair-émues :
à l'instant premier vint ce geste qui fut soupir.

Sincères :
Comme toute femme inconnue et sans écriture, au silence des siècles et néanmoins psalmodiante
comme Cassandre vociférant aux labyrinthes.

Innocences :
De ventre abandonné ou aux viscères éparpillées
qu'importe !

Écho-clair-émues :
D'étreinte et d'élans

Sincères :
Comme l'infiniment curieux qui venant au monde se questionne sur l'origine du monde et le dedans des choses.
Comme se questionne le réel et l'illusion.

Écho-clair-émues :
laissant l'écume au vent, l'instant bruisse en échos émues.

Sincères :
Comme tout philosophe à corps et à esprit, méditant aux substances et aux mystères
comme on aime à savoir.

Comme le chercheur en biologie observant le vivant
comme Aristote cherche la vie.

Innocences :
Sans repos véritable ou dans l'oubli du passe temps ou dans l'ailleurs
qu'importe !

Sincères :
Comme l'artiste en tout lieu et de tout temps saisissant l'instant
comme l'artisan répétant son geste.

Écho-clair-émues :
Mon geste s'articule à ton souffle

Innocences :
Dans l'ailleurs ou dans l'oubli
qu'importe !

Sincères :
Comme Antonin Artaud se ressaisissant désespérément en mots proférés
comme Fernando Pessoa faisant poème de l'indéchiffrable.

Écho-clair-émues :
En ce premier instant

Sincères :
Comme Pythie au temple articulant des exhalaisons sulfureuses
comme aux viscères Babylone déchiffre des signes.

Écho-clair-émues :
un murmure ouvre les mots silencieux

Sincères :
Comme Michel Montaigne œuvrant au long chemin de soi plutôt que de passer sa vie
comme au jeu on passe son tour.

Comme Charles Darwin, aux longues années des Galapagos et du voyage, griffonnant des formes et ramenant des écritures
comme on crée des origines.

Comme l'homme des sagesses, qui marche parmi les murs de pierres, nuque ouverte et les yeux en oublis
comme cherchant à ne pas chercher.

Comme le promeneur dans son pas, soucieux de lui même et œuvrant à son insouciance
comme l'égaré traçant son chemin

Innocences :
Jamais en repos
qu'importe !

Écho-clair-émues :
D'étreinte un souffle prend origine et soulève des paupières.
Au chaud du visage me viennent de grands yeux étonnés
comme étonnées d'être étonnées.

D'étreinte un souffle ouvre une bouche.
Au sec du visage s'humectent des lèvres
comme étonnée d'être étonnée.

Ne laissant ni traces ni nom
ni n'écrivant pour l'histoire
néanmoins m'échappant en murmure
je viens à toi

Comme Michel Montaigne
laissant son nom et des traces
m'inscrivant en ton étreinte
je viens à toi

Ouvrant des mains, griffant des mots
je viens à toi

Comme de paroles informulées
s'articulent des psalmodies silencieuses.

Je viens à toi comme on revient de loin.

Comme de paroles imprononçables
s’écrivent des mots que je ne comprends pas.

Je viens à toi comme on revient de loin

Des mots viennent qui sont sans voix
comme suspendue à une question qui pourrait venir.

je viens de loin comme on revient à soi

Des mots viennent, que je ne connais pas
comme des signes longtemps oubliés.

Je viens de loin comme on revient à soi

 

Je viens à moi comme on revient d'absence.