Funambule de logos :
Assaillie par la profusion des savoirs
je prends le temps des idées qui prennent leur temps pour venir
le temps du doute, des cheminements et du détour
le temps du pour et du contre, faire hypothèses de tout
le temps d'une nuit, l'idée à méditer.
Assailli par la profusion des savoirs
dressé en mon apparition et plein des questions
je sais bien mes errances et les mots qui trichent
je sais bien le labyrinthe et sa désespérance
je sais bien qu'il faut faire silence des mots qui m'égarent.
Assaillie par la profusion des savoirs
dans le silence, me refusant aux absences
je me tiens là, en équilibre, je réfléchis.
Je discerne les mots qui en moi sollicitent l'absent
les mots qui de l'humain, excitent l'autocrate
les mots ADN, atomique, numérique ou physique quantique
des savoirs pour répartir les humains en catégories de bon ordre
éradiquant les déviants, fabriquant des humains augmentés.
Je reconnais l'éthique défaillante dans les mots du pouvoir.
Je discerne les mots qui en moi sollicitent l'absente
les mots qui de l'humain, ensevelissent l'angoisse et encensent l'insensé
les ressassements d'ADN, d'atomique, de numérique ou de physique quantique
savoirs psalmodiés résonant comme des voix dispersant la raison
et du plus tourmenté des humains fera un visionnaire agglutinant les égarés.
Je reconnais l'éthique défaillante des mots qui veulent sans rien avoir à dire.
Je discerne les mots qui en moi sollicitent l'absent
les mots qui de l'humain, éveillent l'orgueilleuse certitude
répétant ADN, atomique, numérique ou physique quantique
des savoirs imposant leur fer forgé en pseudo-science
son conférencier te confirme l'inébranlable de la réalité.
Je reconnais l'éthique défaillante des défenseurs du dogme.
Je discerne les mots qui en moi sollicitent l'absente
les mots qui de l'humain, séduisent la vanité, vantent les sincères convictions
bruissement d'ADN, d'atomique, de numérique ou de physique quantique
faisant connivences aux mots tautologiques ne disant qu'eux même
colportant des idées belles en rumeur de poncifs aux raisons raisonnantes.
Je reconnais l'éthique dissolue de l'insignifiance.
Assailli par la profusion des savoirs
d'emblée je distingue le propos qui n'offre pas le temps à l'assimilation
un prétendu savoir fermant les questions plutôt que d'y chercher.
Je m'avance écartant les mots falsificateurs.
Je m'élance, j'aime savoir.
Je marche aux universités et aux sciences
ces savoirs que des millénaires d'humanité
ont édifié en tour de silice
ont stratifié en arborescences électroniques
ont organisé en dédales de raisonnements
ont cristallisé en nuages numériques
emplies de signes sans cesse renouvelés.
Suivant le fil d'équilibriste
en ce 20ième siècle prolifique
contemplant la profusion des savoirs
je cherche les livres qui font principe
leurs mots qui veulent dire.
Nocher des sapiences :
Pour comprendre l'humain
décrire exactement la réalité
la vouloir dans l'exactitude des mots.
Questionnante tu veux :
Mettre chaque atome à sa place, de molécules en molécules
aller sans hésiter dans l'inconnu, dans le cerveau
colorer les neurones, les connections synaptiques
enregistrer les fulgurances électrophysiologiques
découvrir les aires corticales et sous corticales
dessiner l'hippocampe ou le corps genouillé latéral
étudier la neuropsychologie, la linguistique
comprendre le complexe, la théorie des systèmes
observer les animaux y cherchant des logiques.
Nocher des sapiences
gardien des livres innombrables
j'ouvre des livres faisant école.
Parmi les livres mémorables
je sélectionne ceux de rigoureuses méthodes
et à la profusion des savoirs
je choisis selon tes questions.
Le livre de Giacomo Rizzolatti : Les neurones miroirs.
Le livre d'Alain Berthoz : Le sens du mouvement.
Le livre d'Antonio Damasio : L'erreur de Descartes.
Livres choisis parmi les livres innombrables.