sincère :
Je cherche les gestes qui font présence
leurs mots qui veulent dire.
J'ai roulé mes bras sur le sol. bras roulés. Je laisse trace et voici mon vécu.
Je dis des circonstances et des situations, je dis l'imaginaire.
Lucide :
J'écoute tes mots !
Craignant les mots
qui seraient savoir plutôt que senti
danseur exigeant
je me refuse à l'évidence de ce qui est déjà là.
sincère :
J'ai roulé mes bras sur le sol. bras roulés. Je laisse trace et voici mon vécu.
Un bras comme plein d'air se renversant au moindre souffle.
Un bras pivotant comme pris dans le rouleau d'une vague.
Un bras comme argile dense qu'une puissante énergie pétrie.
Viennent des images
des paysages, des végétaux, des animaux, des espaces abstraits.
Viennent des sentiments
de confiance, d'accueil ou de fragilité.
Viennent des ambiances
des sonorités, des chants, des illuminations.
Lucide :
Tu dis les images se révélant.
Tu dis des sentiments puissants.
Tu dis des émotions enfouies.
Tu dis les évocations artistiques.
Tu dis le monde et le rêve.
sincère :
Oui c'est effectivement cela que je sens.
Je nomme ce qui se sent en mots simples
des mots tellement évidents, tellement élémentaires
nul besoin d'explication, il suffit d'énumérer.
Je nomme ce que je sens en dehors de toutes pensées.
Ce qu'exprime le geste est bien ce que je me sens vivre.
Tout un monde qui s'exprime par le geste, pas d’ambiguïté.
Je te dis l'imaginaire qui fait le geste.
Lucide :
Tu ressasses
les poncifs de l'artiste créateur
les clichés cinématographiques
un discours de musée et de conservatoire.
Ces mots sont de ton école
des mots appris avant d'être vécus.
Une culture faisant rumeur de mots.
sincère :
Mais ces mots, aux choses subtiles du vécu, sont mes mots
et j'aimerais qu'ils te disent comme je sens
et j'aimerais que tu sentes comme je dis
et j'aimerais que mes mots tracent en toi ma présence
et que tu te souviennes de moi
et que tu viennes à toi.
Lucide :
Tu dis les mots de ton savoir
un savoir déjà la avant le geste.
Cela n'est pas sentir.
Tu n'as rien senti du geste.
Tu t'es confondu aux savoirs.
Plus lentement, prends le temps de vivre l'exercice.