Sincère :
Je cherche les gestes qui font présence
leurs mots qui veulent dire.
J'ai roulé mes bras sur le sol. bras roulés. Je laisse trace et voici mon vécu.
Je dis le verbe, l'anatomie, l'espace.
Lucide :
J'écoute tes mots !
Craignant les mots
qui seraient savoir plutôt que senti
danseur exigeant
je me refuse à l'évidence de ce qui est déjà là.
Sincère :
J'ai roulé mes bras sur le sol. bras roulés. Je laisse trace et voici mon vécu.
Les bras roulent par une rotation qui se fait dans l'épaule.
Je sens que l'humérus pivote dans l'omoplate.
Le geste se joue entièrement dans cette seule articulation.
L'épaule s'ouvre ou se ferme.
La paume de main est tournée vers le ciel ou vers le sol.
Le bras occupe cette oblique à l'axe dans l'espace.
Chaque geste, en termes spatialisés et géométriques
se décrit dans un icosaèdre de Rudolph Laban .
Lucide :
Tu dis l'exactitude anatomique.
Tu dis le détail des tendons, des fascias.
Tu dis la forme de l'os et les empilement de vertèbres.
Tu la position et l'angle des articulations.
Tu dis la mémoire des tissus et des cellules.
Sincère :
Oui c'est effectivement cela que je sens.
Je nomme ce qui se sent en mots simples
des mots tellement évidents, tellement élémentaires
nul besoin d'explication, il suffit d'énumérer.
Je nomme ce que je sens en dehors de toutes pensées.
Sentir l'anatomie et la dire, pas d'ambiguïté.
Je te dis la stricte et palpable anatomie.
Vérifiable sur planche anatomique.
Lucide :
Toujours tu décris cet espace dans lequel se mouvoir
Toujours tu décris ce corps par lequel se mouvoir.
Ces mots sont de ton école
des mots appris avant d'être vécus.
Tu contemples les prouesses des mécaniques et des rouages.
Sincère :
Mais ces mots, aux choses subtiles du vécu, sont mes mots
et j'aimerais qu'ils te disent comme je sens
et j'aimerais que tu sentes comme je dis
et j'aimerais que mes mots tracent en toi ma présence
et que tu te souviennes de moi
et que tu viennes à toi.
Lucide :
Tu dis les mots de ton savoir
un savoir déjà la avant le geste.
Cela n'est pas sentir.
Tu n'as rien senti du geste.
Tu t'es confondu aux savoirs.
Plus lentement, prends le temps de vivre l'exercice.