Certitude :
Enfant de 21ième siècle
humain créateur des histoires et créature de lui même
enfant d'une lignée advenue bipède de poitrine face
je connais l'histoire des mythes et des sagesses
je connais l'histoire des religions et des sciences
je connais l'histoire de la philosophie et des origines
je connais l'histoire de l'astronomie et des arts.
Enfant de 21ième siècle
humain créateur des histoires et créature de lui même
je connais toutes les histoires.
Ingénieux Dédale :
J'ai lu tous les livres
j'ai compilé tous les savoirs.
De toute civilisation
de tout pays ou cité
de toutes langues humaines
de tout peuple sans écriture.
à leurs principes toujours j'ai fabriqué l'artefact
toujours j'ai fait ce qu'il fallait pour valider les principes.
Égarée:
D'aucun de tes artefacts
jamais ne vient l'éveil d'une conscience
ni au plus parfait cyborg
ni à Pinocchio
ni à Frankenstein.
Jamais aucun savoir
n'a dit le revenir d'absence.
Les mots du savoir sont insignifiants.
Certitude :
En toute civilisation
en tout pays ou cité
en toutes langues humaines
en tout peuple sans écriture
à tous mes livres ouverts
j'ai creusé les savoirs comme on creuse son ombre
j'ai regardé au loin comme l'inquiétude cherche la paix
agitée de questions trop bruyantes
espérant leur silence.
Ingénieux Dédale :
De Mésopotamie j'ai écouté l'épopée.
De renaissance j'ai cherché la vérité.
Des Galapagos j'ai humé mes origines.
De tout temps j'ai fait ce qu'il fallait pour valider le principe.
Égarée :
De toute civilisation
de tout pays ou cité
de toutes humaines langues
de tout peuple sans écriture
furent fabriqués tous les artefacts.
Mais jamais ne vint l'éveil d'une conscience.
Certitude :
En toute civilisation
en tout pays ou cité
en toutes langues humaines
en tout peuple sans écriture
toujours j'ai pris le savoir pour en faire un principe.
Et toujours prenant à cœur le principe
et œuvrant au plus sincère
de tout cœur vint la certitude
de tenir ainsi le juste principe.
Ingénieux Dédale :
De cybernétiques j'ai écouté les exploits.
De mécanismes j'ai cherché l'exactitude.
Des magies j'ai humé les pouvoirs.
De tout temps j'ai fait ce qu'il fallait pour valider le principe.
Égarée :
Aucune civilisation n'a fabriqué l'artefact validant le principe.
Aucune n'a fait un artefact humain
à l'image et à la ressemblance de sa créatrice.
Aucune n'a fait un artefact humain
qui ne soit pas que mots en l'air et sottises.
L'automate de Descartes jamais n'a trouvé son esprit.
L'argile de Sumer jamais ne fut animée.
Aucune métamorphose d'Ovide ne fût jamais observée.
La substance quantique des âmes n'a pas trouvé de capteurs.
Toujours la momie des pyramides resta figée pour les anthropologues à venir.
Frankenstein fut cousu au cinématographe.
D'illusoire amour fut aimée Coppélia
tandis que Pinocchio restait fantaisie sculptée de bois.
Et en 21ième siècle technologique et calculateur
le logiciel et le silicium toujours calculent en boucle
à l'image et à la ressemblance des algorithmes complexes
plein d'intelligence artificielle à laquelle croit leur concepteur.
Mais jamais l'artefact intelligent de Bertalanffy n'ouvrit les yeux.
Certitude :
J'ai arpenté en tout sens tous les labyrinthes.
Je connais toutes les histoires.
Le labyrinthe est éclairé.
J'ai exploré toutes les certitudes.
Rien n'y a fait.
Ingénieux Dédale :
Toujours est revenue la question lancinante des substances :
Mais où es ce qui manque à la matière pour faire que j'y sois ?
Et la conscience, de quel mécanisme est sont apparition ?
Rien n'y a fait.
Égarée :
Ni de corps, ni d'esprit, ni de mécanisme
ni d'algorithme, ni de processus
ni d'émergence, ni d'argile
ni de dieu, ni de chimie
aucune apparition n'est venue à tous ces mots
aucune résolution du mystère
aucun artefact ne s'est levé
aucune conscience de s'est éveillée.
Rien n'y a fait.
Aucun mot de ces savoirs ne m'a parlé.
Certitude :
Mes mots viennent de mon époque, de ma civilisation
de ce qu'enfant d'Europe j'ai appris à l'école.
En toute civilisation
en tout pays ou cité
en toutes langues humaines
en tout peuple sans écriture
toujours le savoir n'est qu'une histoire qui se raconte.
Bien que conscient de ne pas tout savoir
Je suis certain de la réalité que je vois
mais les mots du savoir viennent de ce que déjà je sais
et non pas de la réalité
Les mots du savoir viennent de mon école
et non pas de la réalité
Ingénieux Dédale :
Le mot du savoir ne fait pas sens
il ne reflète que la réalité que je lui offre.
Le mot du savoir est un miroir insensé
Je reconnais la tautologie du savoir.
Certitude :
Enfant de cette école, en 21ième siècle, je crois
au Big-bang et aux molécules d'ADN
aux bactéries apparues sur terre il y a plus de 3 milliards d'années
aux réseaux de neurones et au traitement de l'information.
Ingénieux Dédale :
Au surplomb des civilisations
enfants de toutes les histoires
j'ai reconnu la tautologie des mots
qui ne disent qu'eux même.
Certitude :
Mythes, philosophies ou sciences et même folies
sont mes histoires
elles engendrent la raison et les principes
elles font apparaître ce qui se voit
elles font un monde intelligible.
De toute civilisation
de tout pays ou cité
de toutes humaines langues
de tout peuple sans écriture
Toujours la certitude
trouve à se valider elle même.
De toute civilisation
de tout pays ou cité
de toutes humaines langues
de tout peuple sans écriture
chacun tient des principes universaux
qui ne sont que les siens.
La certitude m'enferme aux labyrinthes.
Ingénieux Dédale :
Toujours l'histoire qui se conte est une histoire.
Elle ne dit rien du revenir d'absence.
Égarée :
Au foisonnement des savoirs
je reste silencieuse.
Je ne sais plus.
Certitude :
Je regarde les certitudes auxquelles j'ai cessé de croire
et je moque les crédulités inutiles qu'affabulent les humains
comme celles du biologiste
arrimé à sa structure et à sa fonction
arpentant le cerveau et ses neurones
toujours à la recherche du processus.
Égarée :
Au foisonnement des savoirs
je reste silencieuse.
Je ne sais plus.
Certitude :
Chaque fois que je crois savoir, ce n'est toujours qu'une histoire que je me raconte.
Égarée :
Pas même les rumeurs les plus folles
ni la bêtise la plus insistante
ni la folie la plus insensée.
Rien n'y a fait.
Certitude :
Je regarde les certitudes auxquelles j'ai cessé de croire
et je moque les crédulités inutiles qu'affabulent les humains.
Égarée :
La drôle d'histoire dont je viens !
D'hominisation j'apparais pour être déjà au labyrinthe et aux absences
pour y être cherchant une histoire.
Mes histoires, toutes les histoires, mon histoire
toujours tout cela n'est que conte parmi les contes.
Je suis égarée par principe.
Tous les savoirs sont comme des histoires qu'on se raconte
contes parmi les contes
mes humaines inventions apaisent les questions
mais ne répondent pas à la question.
Toujours les savoirs ne sont que conte
des histoires qui sont illusions de savoir.
Je suis égarée par principe.
Certitude :
Ainsi ma certitude fut défaite.
Ainsi certitude je fus défaite.
Égarée :
Labyrinthe des paroles
labyrinthe dissolu
Je ne sais plus.
Je suis égarée par principe.
Au loin là bas, dans l'inconnu
toujours une scansion pulse comme pulsion.
Je suis égarée par principe.
Ne pouvant rien d'autre
aux scansions d'insouciance
ignorante les labyrinthes
je vogue dans l'ignorance.
Je suis égarée par principe.
Ne pouvant rien d'autre
aux scansions d'insouciance
ignorante les labyrinthes
je vogue dans l'ignorance.
Toujours désirant mon premier instant.