Égarée :
Mais à l'artefact rien ne vient
qui soit comme humain.
Malgré l'immense certitude
tes mots ne me parlent pas
tes mots ne font pas le revenir d'absence.
Je suis effarée.
Cet artefact n'est qu'une apparence trompeuse
un pantin de bois, de tissus ou d'émail
sans personne pour y être.
Une histoire qui se raconte, que personne ne croit
et pourtant élaborée au principe de vérité
comme fut sculpté Pinocchio
comme fut aimé Coppélia.
Animal machine ou substance immanente
ne sont que tromperie froide
dont l'histoire vient d'un principe
qui n'est pas le principe dont je suis.
Je suis effrayé.
De stupide stupeur
ma certitude n'est qu'un conte
qui m’engloutit en stupéfaction.
Aux choses subtiles du vécu ces mots sont vides.
Ils ne construisent pas quelqu'un apparaissant les yeux ouverts.
Je suis égarée.
J'ai éclairé le labyrinthe de savoirs innombrables et touffus
j'ai compris les méthodes conduisant à la vérité.
De par ces principes, de par ce savoir rien ne vient.
Et toujours revient la question
« Pourquoi quelqu'un plutôt que rien ? »
Et toujours revient la question
me laissant seule au labyrinthe
Et toujours seul je marche.
Toujours cherchant
je creuse aux profondeurs anciennes.