E45 | Écho Émues

Égarée :

Mais à l'artefact rien ne vient
qui soit comme humain.

Malgré l'immense certitude
tes mots ne me parlent pas
tes mots ne font pas le revenir d'absence.

Je suis effarée.

Cet artefact n'est qu'une apparence trompeuse
un corps cousu sans personne pour y être
un Frankenstein de cauchemar
un monstre cinématographique
une histoire qui se raconte, que personne ne croit
et pourtant élaborée au principe du corps et de l'esprit
une tromperie froide
dont l'histoire vient d'un principe
qui n'est pas le principe dont je suis.

Je suis effrayé.

De stupide stupeur
ma certitude n'est qu'un conte
qui m’engloutit en stupéfaction.
Aux choses subtiles du vécu ces mots sont vides.
Ils ne construisent pas quelqu'un apparaissant les yeux ouverts.

Je suis égarée.

J'ai éclairé le labyrinthe de savoirs innombrables et touffus
j'ai compris les principes de la chimie et de la psychologie.
De par ces principes, de par ce savoir rien ne vient.

Et toujours revient la question
« Pourquoi quelqu'un plutôt que rien ? »
Et toujours revient la question
me laissant seule au labyrinthe.
Et toujours seul je marche.

Toujours cherchant
je creuse aux profondeurs anciennes.

Certitude :

Je lis à tous les livres
cherchant à la question.

Bien sur que de savoir fera solution
puisque j'y suis pour le désirer.
Apprendre l'humain, ma certitude.

J'arpente les savoirs
cherchant une réponse.

Bien sur que de savoir fera solution
puisque j'y suis pour le désirer.
Apprendre l'humain, ma certitude.

Je descends les savoirs
cherchant au plus profond.

Bien sur que de savoir fera solution
puisque j'y suis pour le désirer.
Apprendre l'humain, ma certitude

Enfant des vérités :

Enfant des voyages et des découvertes, je connais les Galapagos et les Amériques.
Enfant des grands récits et des religions, je sais les patries et leur révolutions.
J'aime le jaillissement des idées.
J'aime les longs labyrinthes se résolvant en lumière.
J'aime voir au plus loin d'infiniment grand.
J'aime voir au plus perçant d'infiniment petit.
J'aime le voyage aux savoirs.

Lever les voiles, traverser les brumes.

Je n'ai pas grandi dans un port comme le beau parleur de Carthage
ni avec la contemplative à Lisbonne
ni avec la troyenne Cassandre.
Mes livres ne sont pas les leurs.
Je suis sur des navires, vigie des mondes nouveaux
ouvrir des continents, dominer le sujet.
J'ouvre les yeux sur le monde.

Enfant de géographes et d'historiens
élève de Michel-Angelo et des anatomistes
je vois la réalité devant mes yeux
ce monde à découvrir, à étudier
les humains œuvrant à la vérité.

Je vois loin aux paysages humains.
Je vois l'éveil dans leurs yeux grands ouverts.
Je vois l'horloge et son exactitude.
Je vois les zones blanches des continents.
Je vois l'inconnu à cartographier.
Je vois les peuples à découvrir.
Je vois des origines à dévoiler
cherchant l'histoire vraie de ma lignée.