Funambule de logos :
Assailli par la force des principes et des lois
je prends le temps des idées qui prennent leur temps pour venir
le temps du doute, des cheminements et du détour
le temps du pour et du contre, faire hypothèses de tout
le temps d'une nuit, l'idée à méditer.
Assaillie par la force des principes et des lois
dressée en mon apparition et pleine des questions
je sais bien mes errances et les mots qui trichent
je sais bien le labyrinthe et sa désespérance
je sais bien qu'il faut faire silence des mots qui m'égarent.
Assailli par la force des principes et des lois
dans le silence, me refusant aux absences
je me tiens là, en équilibre, je réfléchis.
Je discerne les mots qui en moi sollicitent l'absente
les mots qui de l'humain, excitent le colonial
les mots mécanisme, calcul, chimie, magnétisme
des savoirs pour répartir les humains en catégories à sélectionner
éradiquant les inadaptés, fabriquant des humains civilisés.
Je reconnais l'éthique défaillante dans les mots du pouvoir.
Je discerne les mots qui en moi sollicite l'absent
les mots qui de l'humain, éloignent la panique mais encensent l'illuminé
les ressassements des mécanismes, du calcul, des chimies, du magnétisme
savoirs psalmodiés résonant comme des voix dispersant la raison
et du plus tourmenté des humains fera un voyant agglutinant les égarés.
Je reconnais l'éthique défaillante des folies qui veulent sans rien avoir à dire.
Je discerne les mots qui en moi sollicitent l'absente
les mots qui de l'humain, éveillent l'orgueilleuse certitude
répétant mécanisme, calcul, chimie, magnétisme
des savoirs imposant la matérialité du fer figeant les destins
un célèbre savant te confirme l'absolu de la réalité.
Je reconnais l'éthique défaillante des défenseurs du dogme.
Je discerne les mots qui en moi sollicitent l'absent
les mots qui de l'humain, séduisent la vanité, vantent les sincères convictions
bruissement de mécanismes, de calculs, de chimies, de magnétismes
faisant connivences aux mots tautologiques ne disant qu'eux même
colportant des idées belles en rumeur de poncifs aux raisons raisonnantes.
Je reconnais l'éthique dissolue de l'insignifiance.
Assaillie par la force des principes et des lois
d'emblée je distingue le propos qui n'offre pas le temps à l'assimilation
un prétendu savoir fermant les questions plutôt que d'y chercher.
Je m'avance écartant les mots falsificateurs.
Je m'élance, j'aime savoir.
Je marche aux universités et aux sciences
les savoirs que des millénaires d'humanité
ont édifié en institution de pierre
ont organisé en linéaires de raisonnement
ont conservé en des profondes bibliothèques
ont relié en feuillet d'encyclopédies
emplies de signes longuement réfléchis.
Suivant le fil d'équilibriste
en ce 19ième siècle envahissant
contemplant la rectitude des principes et des lois
je cherche les livres qui font principe
leurs mots qui veulent dire.
Certitude :
Oui, enfant de 19ième siècle
désormais je tiens le principe.
Il y a des mécanismes physiologiques et psychologiques
et une démarche scientifique pour les étudier.
La simple mécanique des causes et des effets explique tout
Bien sur il faut encore chercher
au principe des mécanismes sophistiqués
mains néanmoins le principe est certain
suffisamment pour faire certitude
d'une communauté rassemblée à ce savoir
et l'enseignant dans ses écoles.
Élève de cette école
objectivement j'observe la réalité
je suis certain de ce que je vois.
Si l'explication est incomplète
la réalité elle, est certaine
et viendra qu'elle s'explique en totalité.
Le savoir progresse, la civilisation progresse.