Écho Émues

L'Incertain-Cohérent

Ivre des certitudes :

J'ai su toutes les histoires.
Elles sont là, gravées à la mémoire
mais je ne les déchiffre plus.
Je ne sais plus.

J'ai lu suffisamment de livre pour faire lumière
et j'ai connu l'aveuglement des savoirs.
Je ne sais plus.

A peine apparu au monde et déjà au plissé des roches
à peine les yeux ouverts, je ne vois déjà plus où aller.
La certitude fait des labyrinthes
où les chemins se perdent
où les mots se heurtent
Knossos est dur.

Que je sois mésopotamienne ou de Carthage
j'ai perdu mon histoire, je n'ai plus d'origine.
Même revenue à toi je te cherche encore.

Je fus certitude
je ne sais plus.
Au tournoiement des certitudes
sans cesse les perdant, sans cesse y revenant
je m'enivre et recommence
heureux comme joueur
jouant à déjouer
il m'importe peu de savoir
et tout autant je n'ai rien de mieux à faire
il n'y a rien d'autre qui vaille.

Ivre de certitude, toujours je suis d'une histoire
alors aux labyrinthes des errances je joue.
J'aime tellement jouer de tout.
Et puis qu'importe !
Puisque cela est ainsi.

Enfant d'une histoire et jouant de mots
qu'importe au chevalier Zen, tirant à son arc
que les mots qui expliquent dans sa tradition japonaise soit vrai ou pas.
Si l'explication était fausse, le geste ferait sens.
Une justesse qui saute au yeux de celui qui regarde l'archer.
Comme d'un geste qui parle
il m'offre ce dire.

Ainsi aux labyrinthes des errances je joue.
J'aime tellement jouer de tout.
Et puis qu'importe !
Puisque cela est ainsi.

Enfant d'une histoire et jouant de mots
qu'importe que se disent neurone ou plasticité neuronale
qu'importe que se disent anatomie, corps, cerveau ou esprit
qu'importe que se reprennent les mots des sagesses anciennes
jamais malgré tout le labyrinthe n'est désespoir et toujours se cherche un chemin
comme à la prudence de Michel de Montaigne et de tous ceux qui cherchent en eux-même
comme à la prudences de Charles Darwin et tous ceux qui cherchent aux origines
comme à la prudence de Karl Popper et de tous ceux qui cherchent avec méthode
comme à la prudence des poètes et de tous ceux qui retiennent les mots autant qu'il se peut.
Ils offrent les mots jaillissants venant d'ailleurs que déjà su.

Ainsi aux labyrinthes des errances je joue.
J'aime tellement jouer de tout.
Et puis qu'importe !
Puisque cela est ainsi.

Enfant d'une histoire et jouant de mots
J'ai éclairé le labyrinthe mais le labyrinthe est clos
il n'y a rien d'autre que des mots en désordre.
Je sais le piège et le clos du labyrinthe.
Jouant de tous les mots en désordre
néanmoins faire lumière autant qu'il se peut
et jouer de reflets.

Ainsi aux labyrinthes des errances je joue.
J'aime tellement jouer de tout.
Et puis qu'importe !
Puisque cela est ainsi.

Toujours jouer se suffit à soi même.
Et quoi d'autre serait possible ?

Jouant des mots scintillants
vivre et revivre le savoir.
Je n'ai rien d'autre. Et je n'y peux rien.
Chercher les mots du savoir.
Ma sincérité.

Jouant des mots scintillants
Je n'ai rien d'autre qu'un miroir dont j'ignore l'envers et l'endroit.
Ma sincérité.

Jouant des mots scintillants
la seule chose à laquelle j'ai accès
les mots de mon école.
Ma sincérité.

Je n'ai rien d'autre qu'une histoire dont je suis enfant
la sincérité de mes mots et le labyrinthe des savoirs.
Je n'ai rien d'autre que d'être emprise de mes histoires
individus de ce siècle et de cet horizon.