Souffleur :
Je connais le chemin.
Les yeux fermés, je vais au limon.
Je m’ensevelis et dans l'aveuglement
j'invente des souffles qui font vagues sur toi et submersion.
Mes mots t'envahissent par bouillonnement de sang.
Ils deviennent ton sang bouillonnant.
Se distinguant à peine de l'inaudible et du chaos
mes mots deviennent l'entendement du mot.
Je donne un sujet aux mots.
Mes mots fondent le sujet.
Je suis parole articulée.
Je te saisis et te métamorphose.
Mes mots de poète, créés en toi
deviennent le vécu du geste.
Je te fais apparaître dans le mot.
Je te prends, je t'enveloppe.
Je t'envahis de mes mots envahissants.