Sincère :
Je cherche les gestes qui font présence
leurs mots qui veulent dire.
J'ai roulé mes bras sur le sol. bras roulés. Je laisse trace et voici mon vécu.
Je dis la présence.
Lucide :
J'écoute tes mots !
Craignant les mots
qui seraient savoir plutôt que senti
danseur exigeant
je me refuse à l'évidence de ce qui est déjà là.
Sincère :
J'ai roulé mes bras sur le sol. bras roulés. Je laisse trace et voici mon vécu.
Parfois m'oubliant dans le geste
vient le sentiment
non plus d'ouvrir les bras
mais de m'ouvrir moi-même.
Le geste devient une ouverture de soi.
Parfois m'oubliant dans le geste
je me sens plus grand ou plus mince
je me sens plus fort ou plus fragile
je me sens plus dense ou plus léger
je me sens plus lumineux ou plus épais.
Cela n'est pas réel, n'est pas palpable
pourtant en toute sincérité je me sens ainsi
ainsi vraiment et pleinement conscient.
Lucide :
Tu dis être vraiment là.
Tu dis trouver ton origine et t'y trouver.
tu dis le don de soi et le devenir humain.
Tu dis la profondeur de l'être.
Sincère :
Oui c'est effectivement cela que je sens.
Je nomme ce qui se sent en mots simples
des mots tellement évidents, tellement élémentaires
nul besoin d'explication, il suffit d'énumérer.
Je nomme ce que je sens en dehors de toutes pensées.
Au plus profond je suis origine du geste
disant le geste je te révèle qui je suis.
Lucide :
L'évidence de l'être.
Les profondes origines.
Ces mots sont de ton école
des mots appris avant d'être vécus.
Cette attitude tellement naturelle
une sensibilité faisant rumeur de mots.
Sincère :
Mais ces mots, aux choses subtiles du vécu, sont mes mots
et j'aimerais qu'ils te disent comme je sens
et j'aimerais que tu sentes comme je dis
et j'aimerais que mes mots tracent en toi ma présence
et que tu te souviennes de moi
et que tu viennes à toi.
Lucide :
Tu dis les mots de ton savoir
Tu te sais déjà là avant le geste.
Cela n'est pas sentir.
Tu n'as rien senti du geste.
Tu t'es confondus aux savoirs.
Sincère :
Sincère
je n'ai rien d'autre que mon vécu
et les mots pour le dire.
Lucide :
Toujours tes gestes sont prisonniers de ton école.
Toujours tes gestes sont prisonniers de l'histoire dont tu es.
Toujours ce que tu dis sentir n'est que savoirs d'histoires anciennes
des certitudes réconfortantes mais illusoires.
Toujours tes mots sont d'une école faisant rumeur de mots.
Sincère :
Sincère
je n'ai rien d'autre que mon senti
et les mots pour le dire.
Lucide :
Explore encore !
Comme n'étant d'aucune histoire
comme n'étant d'aucune école
prendre vraiment le temps, beaucoup de temps
plus lentement prends le temps de vivre
comme n'étant d'aucune histoire
comme n'étant d'aucune école.