Écho Émues

L'Incertain-Cohérent

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Éthologue :

Aux évocations de ta danse
je cherche les ressemblances animales.

D'un regard éthologue
je descends les strates du vivant-animal.
Aux évocations de ta danse
je reconnais ce reptile ébauchant des actes.
Il se souvient des chemins
il prévoit la proie
il anticipe la soif
il organise son espace
il prend le temps.

Du reptile
je ne projette rien
je renonce à voir un ensemble de cellules
dont la physiologie serait l'explication de ce que je vois
je renonce à voir du mystérieux ou de la métaphysique.
Je n'invente rien
ne pas forcer mes yeux à voir plus qu'ils ne voient.
Je ne vois
rien d'autre qu'un territoire arpenté
rien d'autre que des actes situés
cela suffit à le décrire.

Orphée :

Aux mots de l'éthologue
je danse comme le poisson
juste des actes
Je danse comme la salamandre
te faisant croire que tu es faite d'actes.

Je n'y suis pas comme la salamandre y est.
Si j'étais triton, poisson ou crapaud
il n'y aurait rien d'autre que des actes se faisant
et rien de moi qui ne te vienne.
J'y suis comme n'y est pas la salamandre
j'y suis humain dont tu épouses la danse.

Les yeux fermés je suis venu à toi
tu vois ma danse
je te la donnes à vivre.
Tu ne vois plus Orphée dansant
je joue de toi.
Je t'initie aux instants
des actes toujours recommencés
je joue de toi.

Dansant la salamandre, j'évoque en toi l'étendue et ses actes.
Ma danse te touche en ce que tu as d'agissant
te rappelle qui tu es, d'où tu viens
ma danse te rappelle à toi-même.
Revenant à toi
tu t'éveilles animale
tu connais désormais cette danse.

Orphée :

Aux mots de l'éthologue
je danse comme lézard
imaginant l'espace
je danse comme lézard
te faisant croire au territoire
courir, s'arrêter, jaillir, se cacher
imaginer des chemins ou bien s'égarer.

Je n'y suis pas comme le lézard y est.
Si j'étais lézard
il n'y aurait rien d'autre que des actes dans un territoire
et rien de moi qui ne te vienne.
J'y suis comme n'y est pas le lézard
j'y suis humain dont tu épouses la danse.

Les yeux fermés je suis venu à toi
tu vois ma danse
je te la donnes à vivre.
Tu ne vois plus Orphée dansant
je joue de toi.
Je t'initie aux situations inventées
couleur, odeur et lumière
roche, sable ou océan
bruissement, silence ou tempête
je te perds dans les imaginaires
je t'ensorcelle
je joue de toi.

Dansant le lézard, j'évoque en toi le souvenir et le projet.
Ma danse te touche en ce que tu as de reptile
te rappelle qui tu es, d'où tu viens
ma danse te rappelle à toi-même.
Revenant à toi
tu t'éveilles animale
tu connais désormais cette danse.

Orphée :

Aux mots de l'éthologue
je danse comme l'écureuil
nouant des liens
je danse comme l'écureuil
te faisant croire à la présence
évoquant les jeux et les tendresses.

Je n'y suis pas comme l'écureuil y est.
Si j'étais écureuil
il n'y aurait rien d'autre qu'ici et maintenant
et rien de moi qui ne te vienne.
J'y suis comme n'y est pas l'écureuil
j'y suis humain dont tu épouses la danse.

Les yeux fermés je suis venu à toi
tu vois ma danse
je te la donnes à vivre.
Tu ne vois plus Orphée dansant
je joue de toi.
Je t'initie aux jeux endiablés
aux tendresses et aux batailles
je te remplie de moi
je t'ensorcelle
je joue de toi.

Dansant l'écureuil, j'évoque en toi la tendresse du geste.
Ma danse te touche en ce que tu as de mammifère
te rappelle qui tu es, d'où tu viens
ma danse te rappelle à toi-même.
Revenant à toi
tu t'éveilles animale
tu connais désormais cette danse.

Funambule de Logos :

Au croisement des actes que je vis et du lézard que je vois
d'une double subjectivité en miroir
d'un mot qui nomme et le vu et le vécu
viennent des phrases qui se tiennent au fil d'une pensée.

Au regard d'éthologue, observant le lézard
des ébauches d'actes simples et concrets
se superposent, s'entremêlent, se chevauchent
en une complexe harmonie d'actes minorés.
Je vois les actes complexes qui se font.
Je vois une succession d'actes complexes.

Au regard d'éthologue, observant le lézard
je vois le territoire
la mémoire des chemins
le temps des cheminements
un lézard aux aguets, à l’affût, vigilant.
Le lézard est distinct de son milieu.
Le lézard est situé dans son milieu.
Je vois le lézard, il se souvient, il anticipe.
Je vois des actes adaptés à la situation.

Au vécu de la danse
j'imagine, je perçois, je me souviens.
Par des sentiment d'actes en myriade
je connais les chemins
j'anticipe des circonstances.
La situation ouvre le jeu des possibles.

Au vécu de la danse
les actes complexes se font d'eux mêmes
l'harmonie d'actes minorés s’oublie
ne laissant que le vécu d'un instant.
Ce sont mes instants sur la trame des instants.
Chaque vécu est un verbe que je pose sur le fil de logos.

Vécu de la danse et regard d'éthologue
se sentir agir comme lézard est humain joueur
je vis l'espace et le temps
je reconnais les lieux
je choisis le moment
je suis vigilante, attentive
A mon vécu il y a des actes imaginaires
Pour le lézard il n'y a rien d'autre

Au croisement des actes que je vis et du lézard que je vois
je retrouve mon histoire
le lézard est de ma lignée
je suis enfant de reptile.

Vécu de la danse et regard d'éthologue
aux reptiles personne n'est revenu d'absence.
Sur le fil de logos, encore j'avance.